Burkina Faso : le silence comme dernier rempart – chronique d’un pouvoir aux abois

Ouagadougou – Depuis plusieurs mois, un lourd silence s’est abattu sur les lignes éditoriales du Burkina Faso. Pas celui des rédactions désintéressées, ni celui des médias distraits. Mais un silence imposé, verrouillé, surveillé. Le silence du pouvoir face à la vérité. Celui d’un régime qui, dans sa fébrilité grandissante, ne tolère plus ni critique, ni question, ni mémoire. À Koulouba, le haut lieu du pouvoir, le mot “FRONT” est devenu un tabou, presque un blasphème. On ne doit plus le prononcer, encore moins l’expliquer. Car derrière lui, se cache un échec que même la propagande ne parvient plus à couvrir. Journaliste déporté, non pour avoir menti, mais pour avoir dit ce qui est Des journalistes déportés, non pour avoir menti, mais pour avoir dit ce qui est Ils sont journalistes. Leur métier : dire ce qu’ils voient, rendre compte de ce que vivent les Burkinabè, y compris – et surtout – ceux qui sont dans les zones les plus éprouvées par la guerre contre le terrorisme. Pour cela, ils...