Burkina Faso : l'ombre de l'incertitude plane sur le pouvoir militaire

Le 28 mai 2025, des tirs ont été entendus à l'aéroport international de Ouagadougou, ravivant les inquiétudes sur la stabilité du régime du capitaine Ibrahim Traoré. Selon des témoins, l'incident impliquerait un officier supérieur tentant de faire sortir sa famille du pays. Bien que les autorités n'aient pas encore communiqué officiellement sur l'événement, cet épisode s'inscrit dans un climat de tension croissante au sein des forces armées.

L'aéroport de Ouagadougou

Des tensions internes persistantes

Depuis le début de l'année, le Burkina Faso est confronté à une recrudescence des attaques djihadistes, notamment dans les régions de Diapaga, Sollé, Soudougui et Koungoussi, entraînant la mort de nombreux soldats et la perte de plusieurs camps militaires . Face à ces revers, le capitaine Traoré aurait exprimé son mécontentement envers certains commandants, alimentant un climat de suspicion et de méfiance au sein de l'armée.

Des arrestations controversées

Les arrestations récentes des capitaines Tassambedo et Kissou, suivies de leur libération ou de leur mise en résidence surveillée, illustrent les divisions internes au sein des forces armées. Ces mesures, perçues par certains comme des tentatives d'intimidation, soulignent les défis auxquels est confronté le régime pour maintenir la cohésion au sein de l'appareil militaire.

Une gouvernance marquée par l'opacité

Le manque de transparence dans la gestion des affaires de l'État alimente les spéculations et les rumeurs. Les décisions prises par le gouvernement, souvent sans consultation ni explication, renforcent le sentiment d'exclusion et d'incertitude parmi la population et les institutions.

Des pratiques ésotériques controversées

Des informations font état de rituels sacrificiels impliquant des animaux, censés protéger le régime contre les menaces internes et externes. Ces pratiques, bien que non confirmées officiellement, suscitent des interrogations sur l'influence de croyances traditionnelles dans la prise de décision au plus haut niveau de l'État.

Une situation sécuritaire préoccupante

La persistance des attaques djihadistes et les tensions internes au sein de l'armée compromettent la capacité du gouvernement à assurer la sécurité du pays. La population, prise en étau entre les violences terroristes et les incertitudes politiques, exprime de plus en plus son désarroi et sa lassitude.

Vers une sortie de crise ?

La situation actuelle appelle à une réflexion approfondie sur les moyens de restaurer la confiance entre les différentes composantes de la société burkinabè. Une transition pacifique, fondée sur le dialogue et la réconciliation, semble indispensable pour sortir de l'impasse actuelle et construire un avenir stable et prospère pour le Burkina Faso.

Le Paysan de Zoula

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