Développement ou domptage ? Le cri d’alarme d’un peuple désillusionné face à la brutalité d’État

Ce n’est pas la première fois, hélas. Et ce ne sera peut-être pas la dernière si les consciences ne se réveillent pas. Depuis plusieurs semaines, le Burkina Faso est secoué, non pas par des soulèvements populaires violents ou des menaces subversives venues d’ennemis extérieurs, mais par une série de répressions administratives menées avec une brutalité qui interroge, indigne et glace. Une maison brûlée après le massacre de Yirgou, au Burkina Faso Sur les plateaux télévisés, dans les allées feutrées des ministères ou sur les réseaux sociaux institutionnels, on parle de « développement », de « restructuration urbaine », de « reconquête des espaces publics ». Mais sur le terrain, ce langage technique se traduit par des coups de crosse, des maisons rasées, des familles chassées, des communautés entières stigmatisées, souvent en silence. Et parmi ces communautés, une revient sans cesse : la communauté peule. Quand l’autorité oublie qu’elle est servante du peuple Un État digne repose sur le...