Contre l’arbitraire, l’injustice et la tyrannie : la voix des consciences se lève

En ces temps où le monde chancelle entre crises multiples et désillusions démocratiques, une évidence s’impose : résister à l’arbitraire, à l’injustice, à la ruse, au vol, à la dictature, à la tyrannie et à la banalisation de la vie humaine n’est pas une option, mais un impératif moral. Rien ne saurait justifier le mépris des lois, l’oppression des plus faibles ou l’instrumentalisation cynique du pouvoir. Face à ces maux, la plume et la parole demeurent nos armes les plus affûtées. C’est à travers elles que s’affirme la dignité inaliénable de chaque être humain.


1. L’arbitraire : négation de la raison et de l’équité

L’arbitraire s’installe là où le pouvoir échappe à toute règle, là où la volonté d’un seul s’impose à tous sans justification concevable. Qu’il se pare des atours de l’urgence sécuritaire ou qu’il s’abrite derrière des procédures opaques, l’arbitraire nie la raison d’État et la justice. Il supprime la garantie fondamentale selon laquelle chacun, du plus humble citoyen à l’élu le plus haut placé, est soumis aux mêmes lois. Pour le combattre, il faut exiger transparence et redevabilité : que chaque décision publique soit motivée, rendue publique et susceptible de recours.

2. L’injustice : fracture sociale et désespérance collective

L’injustice, c’est ce sentiment lancinant de ne pas appartenir au même monde que ceux qui détiennent la force ou l’argent. Elle prend mille visages : inégalités criantes, discrimination institutionnalisée, accès inéquitable aux droits fondamentaux. Là où l’injustice règne, la cohésion sociale se disloque, la défiance s’installe entre les communautés, et la paix civile devient fragile. La justice, loin d’être un luxe, est le ciment de toute société digne de ce nom. Elle exige des institutions impartiales, un système judiciaire indépendant et une fiscalité équitable, permettant la redistribution des richesses et la protection des plus vulnérables.

3. La ruse et le vol du bien commun

La ruse politique, lorsqu’elle se transforme en stratégie de tromperie généralisée, confine au vol des espoirs citoyens. Les promesses électorales non tenues, les budgets détournés, la corruption qui gangrène les administrations : voilà le véritable pillage du bien commun. Chaque franc ou chaque dina enregistré illicitement est un caillou jeté dans la mare de la confiance publique. Pour enrayer cette dérive, la vigilance citoyenne doit s’allier à des mécanismes de prévention : contrôles financiers rigoureux, protection des lanceurs d’alerte, sanctions sévères et communication permanente sur l’usage des fonds publics.

4. La dictature et la tyrannie : la négation de la souveraineté populaire

Lorsque le pouvoir se concentre entre les mains d’un seul individu ou d’une caste fermée, la démocratie s’étiole. La dictature, c’est la suppression des libertés d’expression et d’association, c’est l’instrumentalisation de la force publique pour intimider l’opposition, c’est la mise sous tutelle des médias et des institutions. La tyrannie, quant à elle, va plus loin : elle installe la peur comme mode de gouvernement, érige la délation en sport national et broie les esprits critique. Pour lui résister, il faut non seulement attendre la fin du régime autoritaire, mais travailler dès aujourd’hui à l’édification de contre-pouvoirs : justice indépendante, médias libres, société civile mobilisée.

5. La banalisation de la vie et de l’être humain

Chez certains, la vie humaine devient comptable : on pèse l’utilité d’un individu, on hiérarchise des existences selon des critères économiques, politiques ou ethniques. Cette banalisation entraîne des violences quotidiennes : crimes de guerre, répression policière disproportionnée, abandons sanitaires et éducatifs. Elle se nourrit du désintérêt collectif, de l’indifférence complice et de la pensée utilitariste. La réponse doit être radicalement inverse : replacer la vie humaine au cœur de toute politique, reconnaître la valeur intrinsèque de chaque personne, garantir le droit à la santé, à l’éducation et à une vie digne pour tous.

6. La parole : arme fatale contre toute tyrannie

Face à ces fléaux, la parole libre et argumentée constitue le rempart ultime. Dictateurs et despotes redoutent d’abord la parole, car elle émancipe, informe et unit. Une opinion publique éclairée devient invulnérable aux discours de haine et à la manipulation. Par la presse, les réseaux sociaux, les manifestations pacifiques, les citoyens ont le pouvoir de dévoiler les mensonges du pouvoir, de dénoncer les atteintes aux droits et de proposer des visions alternatives. Chaque mot prononcé, chaque éditorial publié, chaque hashtag partagé participe à l’ébullition démocratique.

7. Mettre en œuvre la vigilance citoyenne

La vigilance citoyenne ne doit pas se limiter à un acte ponctuel. Elle suppose:

1. L’éducation civique dès le plus jeune âge, pour que chaque enfant comprenne ses droits et responsabilités.

2. L’accès à une information plurielle, avec des médias indépendants et des plateformes de fact-checking renforcées.

3. La mobilisation continue de la société civile, au travers d’ONG, de collectifs et d’associations de défense des droits.

4. La pression sur les instances internationales, lorsque les droits fondamentaux sont bafoués, par des sanctions ciblées et un soutien aux dissidents.

Conclusion : l’appel des consciences

Je suis contre l’arbitraire. Je suis contre l’injustice. Je suis contre la ruse. Je suis contre le vol. Je suis contre la dictature. Je suis contre la tyrannie. Je suis contre la banalisation de la vie et de l’être humain. Et rien de plus — rien de moins. Ces simples affirmations de Yacouba Ladji Bama, énoncées haut et fort, constituent le socle d’un engagement inébranlable. Car tant que la parole peut jaillir, l’espoir demeure. Et tant que l’espoir subsiste, aucune tyrannie ne peut prétendre dominer définitivement.

Vive la parole libre.

Vive la dignité humaine.

Vive la résistance pacifique et éclairée.

Le Paysan de Zoula, pour l’emblème de toutes les voix qui refusent le silence.


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